Question sur les vieilles Alfa

Du Bialbero au V6 en passant par le Boxer, les vieilles Alfa "font quelque chose" à ceux qui les conduisent.
1 moteur, ç'aurait pu être le hasard. Mais 3 moteurs qui font ça!
Alors ma question est: Les ingénieurs ont-ils fait exprès?
Restitution du bruit, des vibrations, la courbe de puissance, la disponibilité du moteur, plein de détails qui auraient été pensés non seulement pour la performance (somme toute modeste à part peut-êre le V6) mais autant pour les sensations, pour nous refiler ce fameux virus.
Le truc addictif... Ces salauds!
J'ai encore roulé ce matin, c'était flagrant!
Ma question semble naïve, mais bon...
Avez-vous des infos là-dessus?

GORRA a écrit:
Alors ma question est: Les ingénieurs ont-ils fait exprès?

je ne me suis jamais posé la question , mais je pense qu'ils avaient ce truc en plus qui provoque l'addiction.

Bien sur que les ingénieurs l' ont fait exprès !
C'est des passionnés qui ont fait des voitures pour des passionnés, c'est aussi simple que ça.

Bien sûr que c'est fait exprès ! C'est même ça qui fait tout l'intérêt des vraies Alfa !

Alfa Romeo a toujours été un motoriste renommé car tourné vers la compétition. Jusqu'à la Seconde guerre Mondiale, Alfa est l'égale de Bugatti, Delahaye, Hispano, & co : du grand luxe et de la sportivité, avec notamment une Scuderia Corse très active et gérée par Enzo Ferrari, qui partira plus tard fonder sa propre marque

Puis après-guerre, même si Alfa entre plus dans une logique de production "de masse", la culture de la performance est toujours omniprésente, et Alfa attire les meilleurs ingénieurs motoristes de l'époque, dont Orazio Satta Puliga, Giuseppe Busso, Rudolf Hruska et d'autres.

Autant de créateurs qui avaient la course dans le sang et qui ne concevaient un moteur que dans une optique de performance.

A propos de performance, je ne suis pas d'accord avec toi : jusqu'au milieu des années 80, quel constructeur est capable de tirer 130 cv d'un 2 litres de série, capable de ronronner tranquillement à 1000 tr:min et de monter d'un coup à 7000 ? C'est pas compliqué il n'y en a qu'un : Alfa Romeo. Personne ne lui arrive à la cheville.

Dans les années 70, une 320, injection ou carbus, est incapable de seulement suivre une Alfetta. Un petit peu plus tard, un GTV6 tient la dragée haute à ses concurrentes, et une Datsun 260 Z est très loin en termes de performances. Pareil pour une Porsche 924 (la 2.5 à moteur Porsche hein , pas celle motorisée par Audi).

Ce n'est qu'à partir de la moitié des eighties qu'Alfa rentre peu à peu dans le rang, faute de moyens et d'ambition de la part de Fiat.

Bref, c'est ça la légende d'Alfa, son ADN : ses fabuleux moteurs au son enivrant et aux performances largement au-dessus du lot. Mais c'est surtout et avant tout le bialbero qui a construit cette légende.

pandiwan a écrit:


c'est surtout et avant tout le bialbero qui a construit cette légende.

Et la rouille aussi.

Et puis, quand on se penche un peu sur les caractéristiques du bialbero, impossible de ne pas se rendre compte que c'est fait exprès :

Bloc et culasse tout alu;
Double arbre à cames en tête;
Soupapes d'échappement refroidies au sodium;
Chambres de combustion hémisphériques;
Vilebrequin nitruré à 5 paliers;
Alimentation par deux carburateurs double corps;
Collecteur d'échappement accordé...

Tout ça ce sont des caractéristiques de moteur de course, et ce n'est pas un hasard puisque le bialbero provient d'une étude du département compétition de la marque.

Il faut quand même bien se rendre compte que, dans les années 50/60, alors qu'un double-arbre Alfa  1300 simple carbu (double corps quand même) "de base" sort 90 cv, son homologue de chez Peugeot, Renault, ou autre arrive péniblement à 40, voire 50 cv ! C'est carrément un autre monde les moteurs Alfa !

Tous les constructeurs ont leurs petits secrets techniques qui font que l'on reconnait la marque de la voiture sans la voir. Des façon de faire, de concevoir qui sont resté les même durant longtemps.

Et c'est bien visible sur les modèles anciens.

Petit truc assez marrant, quand j'ai remis en route ma 104, avec mon père on s'est rendu compte qu'à faible charge et régime, le son produit par la transmission était le même que sur sa 201. Et là c'est un peu gros pour être un hasard.  

Pour le cas d'Alfa, comme l'a dit Pandi, pas de doute à avoir, quand on se penche sur le moteur c'est clair que c'est pas un hasard non plus.
Mais chez Alfa il n'y pas eu que les moteurs de réfléchis, les châssis aussi on leur part dans l'affaire.

Par contre, pour en revenir à la concurrence, comparait un GTV6 à une 260z est un peu exagéré.

La 260z est quand même de conception plus ancienne et puis d'origine, elles sont plus pépère niveau moteur.
En 1969, Skyline GTR et 240z 432 étaient des GT sportives et là c'est autre chose niveau moteur.

si je peux apporter ma modeste contribution...

je n'ai jamais conduit d'Alfa, a par une fois ou j'ai essayé la voiture de Lionel, pendant 10 minutes.

mais... je dois bien reconnaître, alors que je n'aimais pas particulièrement la Sud, et que c’était pour moi un moyen de rendre hommage a un ami perdu tout en me lançant dans la restauration d'une ancienne (chose que je rêvais de faire depuis des années) que je commence a tomber amoureux de la ligne de la Sud.

le moteur, je n'en sais rien, puisque je n'ai pas d’expérience, mais les ligne de ces Alfa ont quelque chose... la GTV me botte de plus en plus, je lui trouve même un arrière gout de DeLoreane (c'est d'actualité)...

bref, oui, il se pourrait bien (et j'ai du mal a croire que c'est moi qui écrit ça) qu'il y ai quelque chose de différent chez les Alfa des année 70/80 qu'on ne retrouve pas chez ses homologues.

un ADN de course dans des voiture de Mr Toulemonde... je sais pas, mais je suis en train de tomber amoureux de la mienne...

thierry-n a écrit:

GORRA a écrit:
Alors ma question est: Les ingénieurs ont-ils fait exprès?

je ne me suis jamais posé la question , mais je pense qu'ils avaient ce truc en plus qui provoque l'addiction.

L’addiction pour moi c'est pas compliqué , tout le monde critiqué la marque , n’en possédait pas mais les aimaient quand même , pour moi c'était milieu année 80 je possédais une caisse donc j'étais sur de pas en voir 2 sur le parking de mammouth , a l'époque , d'avoir une méca fabuleuse , et au diable la rouille , mais a l'époque , ya pas que Alfa qui rouillait

je suis comme Darvé .

Darvé a écrit: mais a l'époque , ya pas que Alfa qui rouillait    

C'est clair que la concurence n'était pas mieux lottie.

pandi a tout dit pour ma part (je partage son analyse!)
ç'est dans l'adn d'alfa la passion et chaque minute à bord d'une vieille (alfa hein pas autre chose patrick!) est une sensation de plaisir intense !
les seules alfa modernes à ce jour sans parler de la 4c ou la 8c que j'ai pas eu le plaisir d'essayer )qui ont hériter de cet adn sont les 156 /147 GTA et  les GTV916  mais la base du moteur date, sa conception par BUSSO prouve que la conception était très bonne!
ils l'ont juste tuer sur l'autel de la pollution!

T'as raison Richard, il y a des vieilles qui valent le détour et on s'amuse mieux avec plutot qu'avec des petites jeunes.